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11 Septembre 2001

texte de Michel Vinaver

mise en scène d'Arnaud Meunier 

Des représentations inoubliables

Bande annonce de la captation

Standing-ovation au Théâtre de la ville. Dix ans jour pour jour après la chute du World Trade Center, Arnaud Meunier, Michel Vinaver et toute l’équipe de la pièce 11 septembre 2001 reçoivent, émus, les acclamations du public.
 

Un grand chemin parcouru en peu de temps pour les 44 lycéens et les cinq acteurs professionnels qui viennent de jouer sur scène la pièce de Michel Vinaver. Plus tard en coulisse, le ministre de la Culture en personne les félicite.  Un an et demi après que l’idée d’une nouvelle mise en scène a germé, le résultat est un succès.

 

Succès vis-à-vis du public qui a plébiscité la pièce. Après deux avant-premières à la Comédie de Saint-Etienne les 4 et 5 septembre 2011, la pièce a fait salle comble pour l’ouverture de la saison au Théâtre de la ville les 10 et 11 septembre (3 représentations), puis à nouveau au Forum du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) où il aura fallu ajouter une représentation supplémentaire le 8 octobre à celle initialement prévue le 7.


Succès vis-à-vis des critiques des médias qui ont accueilli avec enthousiasme la mise en scène d’Arnaud Meunier. « Un spectacle grave, rythmé, à la mise en scène diablement efficace », selon Le Parisien. Libération souligne le travail des « 44 gamins qui viennent de jouer la pièce de Michel Vinaver à la perfection ». « Ce 11 septembre 2001 est un opéra » affirme le Figaro.


Succès, enfin et avant tout, pour toute l’équipe qui a travaillé avec enthousiasme tout au long de cette aventure. Tous ont su tirer le meilleur d’eux-mêmes pour surmonter les obstacles, se découvrir des trésors cachés  et au final créer ces souvenirs inoubliables.


Et maintenant, et maintenant, et maintenant...

Un mot du metteur en scène

« C'est la guerre ! ». Voilà ce que je me souviens avoir dit en découvrant halluciné, comme des millions d'autres personnes, les images des deux tours jumelles en flammes dans le ciel bleu de Manhattan.
 

Le 11 septembre 2001 n'est de toute évidence pas un événement comme un autre. Nous nous souvenons tous de ce que nous faisions précisément à ce moment-là. Il a profondément marqué les mémoires collectives comme le premier événement historique du début du XXIème siècle, comme le symbole incontournable d'une nouvelle ère. Celle où la suprématie américaine, et à travers elle occidentale, vacillait ; celle d'un nouvel ordre mondial ; d'une nouvelle guerre effectivement aux contours mal dessinés et aux ennemis incertains.

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La suite du scénario est connue : de la recherche d'armes de destruction massive fantomatiques à l'enlisement du processus de paix au Proche-Orient, de la conceptualisation de « l'axe du mal » au durcissement des affrontements communautaires, de la peur permanente d'actes terroristes sanglants et aveugles à la montée rampante d'une islamophobie grandissante.

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2011 sera donc plus qu'un anniversaire. Ce sera l'achèvement d'une décade de basculement qui aura redessiné la géopolitique mondiale comme aucune autre depuis la Seconde Guerre mondiale en ébranlant tous nos schémas et toutes nos certitudes.

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Dans les jours qui ont suivi ce qui fut aussi un événement télégénique mondial, Michel Vinaver écrit 11 septembre 2001 à contrepied de tout sensationnalisme et de tout voyeurisme. Comme à son habitude, il glane, dans la presse américaine notamment, des éléments du récit de la catastrophe, les rassemble, les découpe et les entrelace comme autant de chambres d'échos au nouveau monde qui point.

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Comme à son habitude, il invente une partition de paroles à la manière d'une cantate de Bach où les témoignages, les discours officiels, les textes de propagande, les réactions journalistiques se mêlent sans hiérarchie, sans jugement a priori, sans lien évident de cause à effet. Rien que des matériaux bruts qui par leur agencement troublent le lecteur, le surprennent et donc le déplacent dans sa perception du drame.

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En mettant en scène, dix ans plus tard, cette pièce qui fut pensée et écrite dans l'énergie de l'immédiateté et sans autre prétention que de fixer l'événement nu, hors de tout commentaire, je veux interroger le présent. Ouvrir des questionnements sur la suite, la future décade et non me souvenir.

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Sur la scène, foin des sempiternelles images des avions heurtant l'acier par ce beau matin new-yorkais et des explosions qui s'en suivirent : du vivant, tout palpitant encore de contradictions et d'incertitudes ; un chœur formé de jeunes gens inondant un beau plateau ouvert à un oratorio énergique et vital.

 

Ils avaient entre 6 et 9 ans au moment des faits. De quoi se souviennent-ils ? En quoi cela les a t-il marqués, construits, accompagnés ou poursuivis pendant qu'ils grandissaient ?

 

J'ai souhaité travailler avec des lycées de Seine-Saint-Denis parce que c'est un département que je connais très bien et parce que c'est un territoire avec une forte diversité sociale, religieuse et ethnique. Convaincu que c'est cette diversité précisément qui nourrira le travail de plateau et de mise en corps de ce théâtre de paroles dont Vinaver nous confie qu'il peut faire penser aux Passions de J.-S. Bach.

 

Un groupe d'acteurs professionnels de ma compagnie, aguerris au travail avec des amateurs et à la dramaturgie vinaverienne, encadrera et suivra les jeunes comédiens débutants tout au long de l'année scolaire pour avancer peu à peu vers le passage à la scène.

 

J'ai souhaité aussi partager cette création avec le chorégraphe Rachid Ouramdane dont la recherche scénique recoupe mes questionnements pour ce spectacle. Depuis plusieurs années, le travail de Rachid creuse la notion de poétique du témoignage qui cherche à fuir le « théâtre à thèse » et définit sa compagnie comme un lieu de réflexion artistique sur nos identités contemporaines.

 

Ensemble et dans la complémentarité de nos regards et de nos pratiques, nous partirons de cette confrontation d'âges, d'expériences et de corps sur le plateau pour saisir le spectateur dans sa découverte ou sa redécouverte de ce qui fut l'oralité du 11 septembre 2001. Comme une matrice originelle d'où découlent encore aujourd'hui des actes et des positions qui construisent notre quotidien.

 

Pour sortir du drame et du spectaculaire et questionner ensemble ce qui change, l'avènement du tout monde.

 

Dépasser la douleur et saisir l'occasion de la date anniversaire pour poser un acte artistique fort et nécessaire sur un plateau de théâtre.

 

Faire résonner la dernière réplique : « Et maintenant et maintenant et maintenant ».

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Arnaud Meunier, 26 mai 2010

Le metteur en scène : Arnaud Meunier

Né en 1973 à Bordeaux, il fonde en 1997 la Compagnie de la Mauvaise Graine.

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Formateur, il intervient régulièrement à l’École nationale supérieure d’acteurs du Théâtre national de Bretagne ou aux Classes de la Comédie de Reims et dirige des stages de formation professionnelle dans plusieurs Centres dramatiques nationaux.

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Il est directeur de la Comédie de Saint-Etienne, Centre dramatique national de 2011 à 2021.

 

Trilingue (français, allemand, anglais), il travaille également à l'international et pour des Opéras en tant que metteur en scène ou dramaturge. 

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Il est nommé directeur de la MC2 à Grenoble en 2021.

Interview d'Arnaud Meunier

Le chorégraphe : Jean-Baptiste André

Né à Reims en 1979, Jean-Baptiste André fonde l’association W en 2002 pour y développer des projets portés vers le cirque contemporain.

 

Il crée plusieurs spectacles dont «Intérieur nuit» (2004), «Comme en plein jour» (2006), «Qu’après en être revenu» (2010), et développe en parallèle un répertoire de petites pièces.


Lauréat du programme Villa Médicis Hors Les Murs, il séjourne au Japon et met en place une création «Faces Cachées / Kakusareta Men» avec deux artistes japonais (2005), au Yamaguchi Center for Arts and Media.


Il a collaboré avec des chorégraphes mais aussi des artistes issus de plusieurs autres disciplines, et travaille régulièrement avec le plasticien sud-africain Robin Rhode.

Interview de Jean-Baptiste André

L'auteur : Michel Vinaver

Né à Paris en 1927, Michel Vinaver débute en littérature en publiant deux romans chez Gallimard, Lataume en 1950 et L'Objecteur en 1951 (qui obtiendra le Prix Fénéon).

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De 1953 à 1980, il est cadre supérieur, puis Directeur Général de Gillette France. Il mènera son activité de cadre et celle d'écrivain de front.

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Sa première pièce, Les Coréens, est créée en 1956 par Roger Planchon. Il écrit ensuite Les Huissiers (1958) et Iphigénie Hôtel (1960) qui évoquent la guerre d'Algérie.

 

Il signe également des adaptations d'œuvres de Sophocle, Euripide, Shakespeare, Dekker, Gorki, Erdman, Botho Strauss.

 

Il écrit la pièce Bettencourt boulevard en 2014 pour laquelle il reçoit une nomination au Molière de l'auteur francophone vivant. 

Interview de Michel Vinaver

Les 5 comédiens

Elsa Imbert / comédienne

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Elle travaille régulièrement avec la Compagnie de la Mauvaise Graine et a joué dans plusieurs mises en scène d’Arnaud Meunier, dont : Tori no tobu takasa, adaptation de Par-dessus bord de Michel Vinaver par Oriza Hirata, spectacle créé à Tokyo au printemps 2009 et repris à Paris au Théâtre de la Ville / Les Abbesses. Parmi les autres spectacles de la compagnie  auxquels elle a participé, il y a également En quête de Bonheur, Gens de Séoul d’Oriza Hirata et Croisades de Michel Azama. Elle a également joué dans La la la, un opéra en chansons, dirigé par Geoffroy Jourdain et mis en scène par Benjamin Lazar.

Thierry Vu Huu / comédien

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Il travaille notamment avec Frédérique Aufort, Maïté Fossen, Olivier Charneux, Philippe Minyana, Michel Cerda, Robert Cantarella, Gilbert Rouvière, Didier Ruiz, Colette Alexis, Alain Béhar, Christian Esnay. Il a été l’assistant de Arnaud Meunier pour Tori no Tobu Takasa (d’après Par-dessus bord de Michel Vinaver).

Il dirige des ateliers d’expression théâtrale pour adolescents et adultes, entre autres, à l’Université de Ho Chi Minh Ville au Vietnam, à la Maison du geste et de l’image à Paris, au Zinc Théâtre à Béziers, au collège Jules Vallès à Choisy- le-Roi, à la Maison pour tous du Vert Galant. Il est diplômé du DE Théâtre.

Nathalie Matter / comédienne et responsable de la coordination générale des ateliers

Elle travaille avec Arnaud Meunier depuis la création de la Compagnie de la Mauvaise Graine, et joue dans la quasi totalité de ses spectacles, dont Tori no tobu takasa.  Elle assiste Arnaud Meunier sur plusieurs  productions et est en charge depuis plusieurs années des actions de sensibilisation autour des créations de la compagnie.
Elle prête régulièrement sa voix aux différents projets des artistes de Nogo Voyages. En 2003 et 2004, elle met en scène Couple à trois de Barry Hall et Histoire d’amour (dernier chapitre) de Jean-Luc Lagarce, Teta Veleta d’après des écrits et poèmes de Pier Paolo Pasolini.

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Philippe Durand / comédien

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Il a d’abord beaucoup travaillé pour la télévision et le cinéma. Ces dernières années, il s’est produit presque exclusivement au théâtre. Il participe aux travaux de la Compagnie de la Mauvaise Graine très régulièrement depuis 2002. Parmi les dernières pièces qu’il a jouées sous la direction d’Arnaud Meunier, il y a Tori no tobu takasa, adaptation de Par-dessus bord de Michel Vinaver par Oriza Hirata, En quête de Bonheur, et King de Michel Vinaver. Il avait par ailleurs joué en 2005, dans Iphigénie Hôtel et À la renverse, deux autres pièces de Michel Vinaver, dans la mise en scène de l’auteur.

Stéphane Piveteau / comédien

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Un désir de théâtre précoce, encouragé par de nombreuses rencontres qui ont confirmé un goût pour les écritures, scéniques et textuelles ; un rapport au présent à partager avec d’autres. Privilégiant des aventures collectives s’inscrivant dans la durée, il travaille avec Arnaud Meunier depuis 2006. Au cours de la saison 2010/ 2011, il a repris le spectacle En Quête de Bonheur, en tournée en Algérie et en France, ainsi que la création Mô, de et mis en scène par Alain Béhar.

Le chorégraphe : Rachid Ouramdane

Né à Nîmes en 1971, il est diplômé du Centre national de danse contemporaine d'Angers.

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Depuis ses premières pièces créées au sein de l'association Fin novembre qu'il codirige avec Julie Nioche de 1996 à 2006, le travail de Rachid Ouramdane se situe souvent au carrefour de la danse et des arts visuels. En 2007, il fonde L'A. comme un endroit de réflexion artistique sur les identités contemporaines.

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Devenu artiste associé au Théâtre de Gennevilliers, il irrigue de ses questions le réel de la ville. Ses créations sont régulièrement représentées en France et à l'internationale. À compter de septembre 2010, il est artiste associé au Théâtre de la Ville à Paris.

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Il est nommé directeur du Théâtre national de Chaillot en 2021.

Générique
Texte : Michel Vinaver
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Mise en scène : Arnaud Meunier assisté de Mélanie Mary

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Chorégraphie : Jean-Baptiste André avec la complicité de Rachid Ouramdane

 

Scénographie : Damien Caille-Perret Costumes : Anne Autran
Création lumière : Romuald Lesné
Création son : Benjamin Jaussaud
Régie générale : Frédéric Gourdin
Chargée de la coordination des ateliers artistiques : Nathalie Matter
Projet éducatif et culturel : Association Citoyenneté jeunesse sous la direction de Jean-Michel Gourden
Chargée des relations avec les partenaires pour Citoyenneté jeunesse : Sabrina Benhamouche
Administration pour Citoyenneté jeunesse : Catherine Teiro
Chargées de projets / Citoyenneté jeunesse : Carolina Cordova, Aurélie Leprette et Claire Jarreau
Conseiller éditorial : Fabien Spillmann
Presse : Nicole Czarniak / Agence La Passerelle
Mécénat et partenariats : Patrick Marijon, Chloé Béron / Kanju
Direction de production : Karine Branchelot assistée de Sabrina Fuchs, Yvon Parnet et Delphine Prouteau

 

Avec : Philippe Durand, Elsa Imbert, Nathalie Matter, Stéphane Piveteau, Thierry Vu Huu
et des lycéens issus de trois  établissements de Seine-Saint-Denis, le lycée Évariste Galois à Noisy-le-Grand, le lycée Voillaume à Aulnay-sous-Bois et le lycée Jean Renoir à Bondy : Diana Abiassi, Yassine Abid, Sabrina Ait Houmad, Sidra Aslam, Massim Assoumane, Fatih Ausar, Safa Belmokhtar, Mouna Benmoussa, Sabrina Bessalem, Zeïneb Boughzov, Abdimanaf Boujida, Laura Calleeuw, Marion Charruyer, Walid Chermak, Mathusha Christian, Ibrahim Diane, Djess, Tahirou Diombera, Pernelle Escolar, Fouad Ettaoufiq, Loïc Ferret, Dahlia Habibi, Antoine Herlin, Jacqueline Inimgba, Warren Issaadi Achour, Sharoz Kakar, Ibrahim Kouma Sory, Maxime Levêque, Leslie Lourenço, Maive Louvila, Sébastien Marteaux, Caroline Masson, Steven Naudin, Frédéric Pereira De Almeida, Sindy Porun, Priscilla Saez, Guideallah Sakal, Soleine Sandja, Christopher Sandot, Frédérico Semedo Rocha, Kandee Soumare Hi, Julie Suner, Maroua Telouine, Soumail Traore

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Production : Compagnie de la Mauvaise Graine (conventionnée par la DRAC Île-de-France – ministère de la Culture et de la Communication et la région Île-de-France) / Citoyenneté jeunesse / Veilleur de Nuit Production

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Coproduction : La Comédie de Saint-Étienne – Centre dramatique national / Théâtre de la Ville – Paris / Le Forum – Scène conventionnée de Blanc-Mesnil.

 

Un projet initié par Jean-Charles Morisseau avec la collaboration de Fabien Spillmann

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Avec le soutien de :

 la Région Île-de-France, du Département de la Seine-Saint-Denis, de DIADEIS, de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique - Paris, de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances, de la Fondation SFR et de la DRAC Île-de-France - Ministère de la Culture et de la Communication.

Et avec l’aide du CENTQUATRE, de l’Espace Michel Simon de Noisy-le-Grand, du Théâtre de la Commune d’Aubervilliers et du Rectorat de l'Académie de Créteil.

Remerciements : Christine Morel, Danièle Labadie, Valérie Chevalier et Silvano Ricci (enseignants et proviseur du lycée Évariste Galois à Noisy-le-Grand) ; Marie-Laure Basuyaux, Mohammed Nabi, Antoine Branthomme, Cécile Garnier, Caroline Abiven et François Tomasi (enseignants et proviseur du lycée Voillaume à Aulnay-sous-Bois) ; Muriel Tiano, Didier Karkel, Géraldine Mars, Hélène Cumin, Philippe Destelle, Denise Revire, Magalie Roussel et Fernand Nasari (enseignants et proviseur du lycée Jean Renoir à Bondy) et toute l’équipe de la Comédie de Saint-Étienne.

 

Le texte 11 septembre 2001 / September 11, 2001 de Michel Vinaver est paru chez L’Arche.

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